Douche écossaise
Bientôt un mois que je ne suis pas venue raconter ici des petits bouts de ma vie. Et pour cause. Tout (ou presque) tournait autour d'un gros morceau : mon nénuphar à moi, qui ne pousse pas dans mon poumon droit mais au coeur de ce qui fait de moi une femme. J'avais crié victoire un peu vite, persuadée qu'il ne pouvait rien m'arriver de grave, à moi, à qui il n'est jamais rien arrivé de grave. Et puis, je me suis trompée. Les rendez-vous avec les médecins se sont enchainés. Les constats qu'il faut bien accepter. Renoncer au troisième enfant programmé. Renoncer à une part de sa féminité. Renoncer à une sexualité heureuse. Des mots rarement employés qui deviennent familiés: chirurgie, radiothérapie, curithérapie (un petit nouveau pour moi celui-là), ménopause à 34 ans, scintigraphie, IRM... Les larmes ravalées devant les enfants. Des hauts et des bas. Plus de hauts quand même... Le soutien des uns et des autres, les balades qui aèrent la tête et soulagent le coeur. Les regards génés parfois. Dans tous les cas, franchir l'autre côté du miroir pour de vrai et prendre des décisions difficiles. Sauver sa vie, voilà bien un truc auquel je n'ai jamais sérieusement pensé!
Et puis hier, un espoir. Trouvé à l'Hôpital de Lyon, un doux regard en blouse blanche, compréhensif, optimiste (!) qui m'annonce l'improbable: une autre voie est possible, confidentielle et souvent méconnue des autres médecins mais pavée de moins de renoncements, moins d'artilleries lourdes. Peut-être pas la panacée, peut-être faudra t-il faire marche arrière mais une aventure à tenter qui laisse la porte entrouverte. J'ose à peine y croire, je plisse les yeux pour déceler le piège au tournant, je questionne, je vois les grands spécialistes. Je vais sortir du bois. En tout cas, je croise les doigts.
L'écume des jours par Michel Gondry sort le 24 avril, sans doute à peu près quand je soritirai de l'hôpital (je n'y suis pas encore mais pas moyen d'y échapper). Un de mes livres préférés mis à l'écran par un de mes réalisateurs préférés. Il aura une saveur particulière qaund j'irai le voir, c'est sûr.